Du Grand Palais Éphémère aux logements sociaux : la laine de verre Isover ouvre la voie au réemploi à grande échelle

Après avoir isolé le Grand Palais Éphémère des Jeux Olympiques de Paris 2024, la laine de verre Isover entame une seconde vie dans la rénovation de 146 logements sociaux à Oullins (Rhône). Une première en France qui démontre que le réemploi d’isolants à grande échelle est possible, avec un produit qui affiche un impact carbone divisé par six. 

Le réemploi permet de réutiliser un matériau pour le même usage, sans traitement, prolongeant ainsi sa durée de vie bien au-delà de celle du bâtiment d’origine. 

 Contacts 
MAÎTRISE D’OUVRAGE  LYON MÉTROPOLE HABITAT 
ENTREPRISE DE POSE  CAE GROUPE 
ENTREPRISE GÉNÉRALE  BOUYGUES BÂTIMENT SUD-EST 
NÉGOCE  MPPI – SAMSE 
FACILITATEUR DU RÉEMPLOI  CYNÉO 

 Fiche chantier 

Nom du Chantier : Résidence Bussière I & II 

Localisation : Oullins – Pierre-Bénite (69) 

Durée du chantier : 2023 à 2026 

Adresse : Oullins (69 – Rhône) 

Surface isolée : 1000 m² de laine de verre réemployée 

Nature de l’opération : Réhabilitation lourde de logements collectifs sociaux (146 logements au total) 

Du Grand Palais Éphémère à la résidence Bussière : un symbole de circularité

La laine de verre revalorisée sur le chantier d’Oullins provient du Grand Palais Éphémère, installé sur le Champ-de-Mars à Paris. Inauguré en 2021, ce bâtiment avait accueilli plusieurs événements d’envergure, dont les épreuves de judo et de lutte des Jeux olympiques d’été de 2024. Son démontage en 2025 a donné lieu à une opération exemplaire de tri et de valorisation des matériaux grâce à des acteurs spécialisés dans le réemploi comme l’entreprise Made In Past, en charge notamment de la dépose de la laine de verre Isover GR 32 nu (en épaisseur 100 mm).

À l’image de Made In Past, les acteurs du réemploi pratiquent désormais des déconstructions dites “intelligentes”, permettant de préserver des matériaux encore parfaitement fonctionnels et réutilisables en l’état. De plus en plus d’entreprises de démolition s’entourent aujourd’hui d’experts du réemploi afin de réutiliser des matériaux encore en bon état plutôt que de les recycler ou les mettre en déchetterie.

La laine de verre Isover issue du Grand Palais Éphémère a été collectée, triée, contrôlée, puis reconditionnée par la marque Isover afin d’être revalorisée sur un nouveau chantier.

En réutilisant la laine de verre existante, aucune nouvelle matière première n’est consommée et aucune énergie supplémentaire n’est nécessaire pour fabriquer un isolant neuf, ce qui renforce encore l’intérêt environnemental du réemploi.

« Ce chantier de revalorisation a mobilisé toute l’expertise d’Isover, depuis la collecte sur le chantier du Grand Palais Éphémère jusqu’à la livraison chez le négoce Samse. Nous avons mis en place un protocole de contrôle et de traçabilité spécifique, garantissant la performance thermique, la sécurité sanitaire et la conformité environnementale des produits. Cette laine de verre, commercialisée sous le nom de GR 32 nu 100 mm l’Alternative bénéficie d’une FDES (Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire), la première en France pour un matériau d’isolation issu du réemploi, gage de transparence sur son impact carbone et sa durabilité. Cette expérience ouvre la voie à de nouveaux modèles de circularité pour les isolants. » Isabelle Marandet, Responsable Régionale Prescription Isover et Placo® région Est et Centre Est.

Un chantier pilote pour l’économie circulaire

La résidence Bussière est située à Oullins (Pierre-Bénite) dans le Sud-ouest de la métropole de Lyon en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle regroupe 146 logements sociaux et fait l’objet d’une restructuration et d’une rénovation énergétique globale. Les deux tranches du projet (Bussière II livrée début 2025 et Bussière I en 2026) visent le niveau BBC Rénovation*, avec une approche centrée sur la réduction de l’empreinte carbone et la valorisation de matériaux existants.

Grâce à l’accompagnement de Cyneo (acteur facilitateur du réemploi), Bouygues Bâtiment Sud-Est a conjugué rénovation avec économie circulaire en réemployant par exemple les radiateurs déjà présents dans les bâtiments, les persiennes, les garde-corps ou encore les bancs. Côté matériaux de construction, c’est la laine de verre Isover qui fait son entrée dans ces bâtiments. 

« Cette opération s’inscrit dans une dynamique vertueuse : prolonger la vie de matériaux performants tout en structurant une filière fiable et traçable », explique Léna Doguet, de Cyneo, engagée dans l’accompagnement des entreprises de construction à la mise en oeuvre du réemploi.

*Le label BBC désigne les bâtiments à basse consommation d’énergie, qui respectent des normes strictes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les factures énergétiques.

Une logistique repensée et facilitée grâce à un négoce engagé 

À l’image des chantiers “traditionnels”, la laine de verre issue du réemploi est également commercialisée via un négoce en matériaux. Pour ce chantier, c’est le Groupe SAMSE qui a eu la charge d’assurer le lien et la logistique entre le fabricant Isover et le client poseur (CAE GROUPE). Contrairement aux produits neufs, dont les rouleaux sont compressés pour optimiser le volume, ceux issus du Grand Palais Éphémère ne pouvaient pas être recomprimés et on été vendus en panneaux. 

Cette démarche s’inscrit dans une dynamique de réemploi en plein essor, portée par des acteurs du bâtiment et de la déconstruction qui cherchent à éviter que des matériaux encore utilisables ne partent inutilement en recyclage ou en déchetterie.

Le défi de stockage et de transport a été relevé grâce à une organisation millimétrée entre le négoce SAMSE et l’entreprise de pose CAE Groupe : stockage intermédiaire dans différentes agences, livraisons planifiées en flux tendu (une semaine à l’avance) et acheminement intégralement réalisé par camions-grues électriques.

« Ce chantier a du sens. Nous avons voulu aller au bout de la démarche en garantissant un transport totalement décarboné », explique Helder Mendes Barbosa, chef des ventes MPPI chez SAMSE.

« C’est une première, mais certainement pas la dernière. Nous avons désormais un modèle logistique reproductible pour d’autres opérations de revalorisation. »

Une mise en oeuvre simple et maîtrisée sur le terrain

La laine de verre reconditionnée d’Isover est en cours de pose par CAE GROUPE (récemment récompensé par le prix RSE “Lumière d’Or 2025” de Bouygues Bâtiment Sud-Est) dans les cages d’escaliers de la résidence. Malgré la particularité d’un matériau issu du réemploi, les équipes de pose n’ont eu aucune appréhension.

« C’est la première fois que nous utilisions un isolant issu d’une opération de réemploi, » précise Cihan Aydinli, Président de l’entreprise CAE GROUPE.

« L’équipe est curieuse, mais nous n’avons aucune inquiétude, la pose restera identique. C’est une expérience que nous sommes déjà prêts à renouveler et nous savons que nous aurons d’autres demandes. »

Une réussite collective portée par la synergie des acteurs

Ce chantier démontre également la force de la coopération entre différents acteurs autour d’un même projet. La réussite de ce chantier a reposé sur une chaîne parfaitement coordonnée : Isover, à l’origine du process de revalorisation et garant de la conformité technique ; Bouygues Bâtiment Sud-Est, pilote du chantier et moteur de l’intégration du réemploi dans ses projets ; Cynéo, facilitateur et lien entre l’industriel et le maître d’oeuvre, le Groupe SAMSE au travers de sa marque spécialisée MPPI, négoce impliqué dans la logistique bas carbone ; CAE GROUPE, entreprise de pose mobilisée et pragmatique ; et Lyon Métropole Habitat, maître d’ouvrage engagé dans la transition écologique du parc immobilier social.

Résultats et enseignements

Cette opération montre qu’avec une organisation adaptée, il est possible de suivre un parcours de réemploi complet (depuis l’identification du matériau jusqu’à son contrôle, sa préparation et son arrivée sur site) sans complexifier le déroulement du chantier. La laine de verre revalorisée a été posée dans des conditions similaires à celles d’un produit neuf, sans compromis sur la performance thermique, tout en limitant l’empreinte carbone liée à la production et au transport de matériaux habituellement utilisés en rénovation. Dans ce cas précis, cette laine de verre issue du réemploi affiche un impact carbone 6 fois inférieur à son équivalent neuf. Tous les acteurs impliqués soulignent la simplicité de mise en oeuvre et l’intérêt environnemental de la démarche et se disent prêts à l’étendre à d’autres projets.

Réemployée à seulement 30 km du lieu de déconstruction, cette laine de verre GR 32 nu 100 mm affiche un impact carbone jusqu’à 15 fois plus faible que celui d’un isolant neuf, démontrant tout le potentiel du réemploi lorsque la proximité géographique est optimisée.

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