La nouvelle école maternelle Nicolas Vanier à Barjouville (28) regroupe des salles de classes, une salle de motricité, une bibliothèque, un dortoir et un restaurant scolaire. L’architecture a été pensée pour les usagers, et particulièrement les enfants. C’est un établissement qui rassemble et dont l’aménagement des abords comme celui du restaurant scolaire en position centrale créent un lien avec le foyer culturel et l’école élémentaire proches.
L’architecture s’inspire des maisons que les enfants imaginent dans leurs premiers dessins : un volume simple, une toiture à 2 pentes, une façade percée de baies et de portes. Le projet s’approprie ces principes et les retranscrit dans un ensemble constitué de 6 maisons où toitures et façades ne font plus qu’une, où la matière sublimée participe à l’identité d’un équipement qui dialogue avec son environnement
Ainsi, la tuile mécanique Volnay® et le bardage Zephir® Evolution, deux produits de la gamme TERREAL, s’harmonisent grâce à une écriture architecturale subtile, pour un rendu unique. Les produits étant adaptés à leur usage, leur mise en oeuvre ne présente pas de complications particulières ; charpente traditionnelle et liteaux pour la couverture, murs à ossature bois et rails métalliques pour les façades. En revanche, le calepinage est minutieux pour respecter les alignements des pièces depuis le faîtage de la couverture jusqu’au pied des façades.
La partition chromatique de cette vêture aux reflets miroitants a également fait l’objet d’une attention particulière. Un chéneau habilement dissimulé en bas de pente n’altère en rien la qualité graphique de la couverture, ni ne brise la continuité de l’enveloppe qui habille les maisons. De même les ouvrages techniques et les accessoires de toit ont été pensés pour ne pas dénaturer la toiture, véritable 5e façade du projet.
La nouvelle école maternelle, est à l’image de la maison, un véritable lieu de vie et d’apprentissage ; originale et audacieuse de par son enveloppe émaillée métallisée, porteuse d’une identité propre, de par son architecture qui allie tradition et modernité.
“Les produits étant adaptés à leur usage, la mise en oeuvre n’a pas été plus compliquée que sur un autre chantier”, explique Philippe Dufoix de Dufoix Entreprise. “Le nerf de la guerre sur un projet comme celui-là, c’est plutôt le calepinage ! Il faut être minutieux afin de respecter les alignements des pièces de la couverture à la façade. »
JOUER AVEC LA COULEUR ET PRESERVER NATURE BRUTE ET MATERIALITE
Attachés à l’idée d’offrir aux enfants un lieu convivial, les architectes ont choisi de jouer avec la couleur pour dynamiser le bâtiment, tout en conservant des tons très naturels en osmose avec l’environnement. Et au soleil rasant, le spectacle devient magique : la couverture semble couleur du ciel tandis que la façade s’anime au rythme des variations du paysage qui s’y reflète. “L’utilisation de la terre cuite sous cette forme crée clairement la surprise !” précise, Frédéric Giroux, maître d’ouvrage délégué SAEDEL. “D’ailleurs, peu habituées à ce type de finitions, les gens se questionnent sur le matériau : est-ce du métal, de la résine ? Il faut toucher la façade, sentir les aspérités sous le vernissage, pour identifier la terre cuite dont la nature brute et la matérialité sont préservées.
UN ATOUT DE TAILLE : PAS D’ENTRETIEN
“Nous avons été particulièrement sensibles à la pérennité du matériau”, explique Jean-François Lelarge, Maire de Barjourville. “Dans 50 ans, on pourrait même imaginer de réutiliser les pièces de ce bâtiment pour construire un autre édifice !” s’amuse l’élu qui ajoute : “La terre cuite émaillée a un autre atout de taille pour nous mandataires, elle est auto-nettoyante. Les saletés qui pourraient s’y déposer glissent avec la pluie et le bâtiment retrouve instantanément son éclat. Donc pas d’entretien !” Des qualités qui ne sont d’ailleurs plus à prouver : il suffit de jeter un oeil sur un édifice tel que celui des Hospices de Beaune dont la couverture vernissée multicolore a traversé les siècles sans prendre une ride ! La nouvelle école maternelle Nicolas Vanier qui a accueilli ses premiers élèves en novembre dernier, devrait donc voir défiler bien des générations d’enfants entre ses murs…
Benoît Tribouillet, architecte (SBBT Architecture)
Ce projet audacieux et alternatif a suscité l’adhésion de l’ensemble des maîtres d’ouvrage dès le départ. Nous avons rapidement opté pour la terre cuite. L’avantage de ce matériau traditionnel, c’est qu’il peut être interprété de manière très contemporaine. Ici, il descend en façade dans une version très graphique et ludique. Un pari que nous avons relevé en étroite collaboration avec TERREAL qui a montré une forte motivation dès le départ pour faire aboutir le projet. Et le résultat est à la hauteur de nos attentes. La préfète qui a inauguré l’école nous a d’ailleurs dit : “Votre bâtiment, on a envie de le croquer, on dirait du pain d’épice !” Pouvait-on espérer plus beau compliment ?