4ème Observatoire de la Rénovation en Couverture Tuile COUVREURS : DES CARNETS DE COMMANDES SOUS TENSION

Affectées par la crise sanitaire au pic de crise du 1er semestre 2020, les entreprises de couverture confirment en février 2021 la tendance continue à la reprise qui s’est amorcée au troisième trimestre 2020. Si les carnets de commandes sont là, les inquiétudes portent désormais sur des tensions liées au recrutement, aux prix, et aux disponibilités de certaines fournitures (bois de charpente, liteaux, écrans de sous-toiture…).

La FFTB a lancé en 2019 un Observatoire de la rénovation en Couverture qui interroge deux fois par an en septembre et février par téléphone 800 artisans-entreprises représentatifs du secteur.

Cette quatrième enquête réalisée en février 2021 porte sur un bilan d’activité pour 2020 et sur les perspectives pour le premier semestre 2021.

-2,1% : une baisse « contenue » de l’activité 2019/2020

Les entreprises interrogées estiment que leur activité Travaux Couverture Rénovation Tuile a subi une diminution de -2,1% au terme de l’année 2020 comparée à l’année 2019, un bilan plutôt meilleur que l’ensemble de l’activité rénovation (en baisse de 9% par exemple selon la note de conjoncture FFB).

« La bonne tenue de l’activité rénovation tuile en 2020 peut s’expliquer par plusieurs facteurs» commente Olivier Lafore, en charge de cette étude pour le groupement des tuiliers de la Fédération Française des Tuiles et Briques qui précise «on pense évidemment à la nature des travaux en extérieur qui fait que l’activité est moins impactée par les contraintes réservées aux travaux en intérieur. La rénovation en toiture est aussi plutôt du ressort de l’artisanat, plus mobile et réactif que les grosses structures. La filière a évidemment été frappée par le confinement et l’arrêt brutal des chantiers et des activités des réseaux de négoce en mars 2020. Les fabricants ont procédé à l’arrêt progressif de la majorité des lignes de production à partir de cette date mais les stocks constitués avant le confinement ont cependant toujours permis de répondre à la demande des négoces et à la reprise progressive des chantiers» souligne Olivier Lafore.

Des entreprises sereines sur leur carnets de commandes

Les couvreurs se considèrent donc peu impactés par la crise dans la perspective du 1er semestre 2021 et affichent un niveau de préoccupation faible quant à leurs volumes d’activité : 1,9 sur 5 sur une échelle numérique de 1 à 5.

59% des artisans et entreprises déclarent ainsi avoir traversé la crise sanitaire sans conséquence majeure sur l’exploitation. 37% expriment certes une inquiétude mais poursuivent normalement leur activité. Seul 3% de l’ensemble des structures sondées déclarent une forte inquiétude qui serait susceptible de conduire à un redressement, voire un arrêt de l’exploitation.

Des perspectives 2021 dynamiques

Les prévisions pour le premier semestre s’établissent en moyenne à +1,2% par rapport au second semestre 2020.

On notera cependant que l’Ile de France (-0,1) et surtout le Nord- Est (-1,6) sont nettement et décalage avec les autres régions. Le contexte sanitaire de février 2021 et les annonces de reconfinement qui émergeaient à cette période peuvent expliquer ce décalage sur deux zones denses et durement touchées en 2020.

Recrutement et tensions sur certains matériaux : points d’alerte

En effet, 58 % des entreprises interrogées déclarent avoir des difficultés de recrutement (+6 pts / sept. 2020) et 72% l’identifient comme un frein à leur développement. « Les difficultés de recrutement sont récurrentes pour les couvreurs et s’y ajoutent actuellement des tensions sur certaines fournitures notamment bois de charpente, liteaux… Nous redoutons que ces difficultés bloquent la reprise dont nous avons tous besoin » commente Olivier Lafore.

A propos de la filière terre cuite / FFTB

La filière terre cuite regroupe, au sein de la Fédération Française des Tuiles et Briques (FFTB), les fabricants de tuiles, briques et autres produits de terre cuite : 90 sociétés (grands groupes industriels, entreprises nationales et régionales) qui représentent 130 sites en région, 5000 salariés, et 100 000 emplois induits non délocalisables (charpentiers, couvreurs, maçons, plâtriers…).