Le constat est sans appel : au cours des 10 dernières années, 86 % des Français ont été confrontés au moins une fois à un aléa climatique, ayant touché leur domicile. C’est l’un des premiers chiffres du 9ème Baromètre annuel QUALITEL, dédié à la qualité des logements, telle que perçue par les principaux intéressés : leurs occupants.
Pour cette nouvelle édition, réalisée avec IPSOS, l’Association QUALITEL, qui œuvre pour l’amélioration de la qualité de l’habitat, a souhaité en savoir plus sur le sujet : quels dégâts sont le plus souvent générés ? Les logements sont-ils jugés suffisamment armés pour faire face ? Ces aléas et dommages associés peuvent-ils conduire les habitants à vouloir déménager ? Quid de l’assurance de leur logement en la matière ? etc. Ces questions, posées à 3 680 personnes, permettent de considérer l’incontournable question du réchauffement climatique sous l’angle spécifique du logement. Un éclairage décrypté ce 8 octobre à Paris, quelques semaines après une saison estivale classée par Météo France au 3ème rang des étés les plus chauds.
Principaux enseignements du 9ème Baromètre QUALITEL – Etude complète disponible ici
Aléas climatiques & habitat : une prise de conscience massive, une inquiétude durable
Sans surprise, une population largement consciente de l’évolution climatique
Selon les Français, la situation climatique se dégrade : 75 % estiment que les aléas sont plus fréquents qu’il y a dix ans et 94 % considèrent que la France est aujourd’hui exposée à au moins un type de risque climatique. Parmi les aléas, ceux liés à l’eau et au vent (inondations, tempêtes, érosion…) arrivent en tête, cités par 87 % des sondés, suivis par les aléas liés à la chaleur (canicule, feux…), pour 81 %, et enfin, ceux liés au froid, pour 27 %.
Près de 9 Français sur 10 déjà concernés
86 % des Français disent avoir été confrontés au moins une fois à un aléa climatique dans un de leurs logements, avec ou sans dégât matériel. Ils citent essentiellement : la canicule (74 %), la sécheresse ou la grêle (56 %), la tempête (55 %), la vague de froid (48 %) ou l’inondation pluviale ou fluviale (33 %). A noter, le phénomène de retrait-gonflement des argiles est mentionné par seulement 12 % des sondés, alors même qu’il s’agit également d’un phénomène prégnant, touchant potentiellement plus de 10 millions de maisons.
Un phénomène national
Aucune région française n’est épargnée par ces aléas :

Maison ou appartement, un grand nombre de logements jugés peu armés pour faire face
Près d’1 Français sur 2 considère que son logement n’est pas assez protégé face à la canicule, a fortiori pour les habitants en appartement (60 % v/s 42 % pour les habitants en maison).
En maison, c’est face à la grêle que la protection semble néanmoins la plus insuffisante (citée par 49 % v/s 33 % pour les appartements).
Des aléas climatiques qui inquiètent…
74 % des répondants pensent qu’ils seront confrontés à des aléas climatiques dans leur logement actuel à l’avenir et cela en inquiète 42 %. Là encore, la canicule et ses effets, au domicile, arrivent en tête des aléas les plus craints (62 % au global, et 67 % pour les habitants des métropoles et de l’agglomération parisienne).
… jusqu’à envisager le déménagement notamment chez les plus jeunes
28 % des moins de 25 ans pensent qu’ils pourraient être contraints de devoir déménager d’ici 20 ans, à cause des aléas climatiques :

Confort et dégâts: quels impacts concrets sur la vie quotidienne et le logement ?
Avoir [trop] chaud à la maison, un inconfort généralisé
66 % des Français déclarent avoir déjà eu des difficultés à supporter la chaleur chez eux. Ce chiffre monte à 71 % en appartement (en particulier pour les studios, 74%) et 72 % dans les métropoles et l’agglomération parisienne.
A noter que le mode constructif du logement et l’inertie associée ont un impact significatif sur ce ressenti.

Tempêtes, grêle, inondations, sécheresse… : ces aléas qui endommagent les logements
Plus d’1 Français sur 4 déclare avoir subi des dégâts matériels dans son logement actuel, au cours des 10 dernières années, que ce soit sur l’habitation elle-même, le mobilier ou les équipements (28 %).
Et ces dégâts touchent tout autant l’intérieur que l’extérieur, notamment pour les maisons :
- Toiture et charpente : 44 %
- Cave, sous-sol, vide sanitaire, garage : 20 %
- Intérieur de la maison : 19 %
- Façade : 26 %

7 % des personnes ayant subi des dégâts liés à un aléa climatique déclarent avoir dû déménager de façon définitive.
La facture « climatique » non-négligeable, à l’échelle du logement aussi : des sinistrés indemnisés mais des Français inquiets pour demain

Pour 20 % des Français sinistrés, le coût de réparation des dégâts a dépassé les 10 000€.
Ces coûts, quel que soit le montant, sont le plus souvent pris en charge par les assurances : 67 % des sinistrés déclarent avoir été indemnisés, dont 28 % seulement, en totalité. Pour autant, l’inquiétude sur ce volet prime : près d’1 sinistré sur 2 craint de ne plus pouvoir assurer son logement, ou de voir ses primes augmenter.
Adapter son logement pour se prémunir des aléas climatiques : peu de travaux, au coût jugé élevé

In fine, malgré une conscience significative du risque, peu de propriétaires anticipent des travaux pour se prémunir des dégâts qui pourraient être générés par des aléas climatiques : 20 % seulement y ont pensé, dont seulement 13 % l’ont fait. Un chiffre qui monte à 21 % pour ceux ayant déjà subi des dégâts de ce type.
Et pour cause :
- 64 % des Français estiment que rendre leur logement plus résistant aux aléas était / serait coûteux
- 82 % de ceux qui ont réalisé les travaux adéquats ont jugé que cela était effectivement onéreux.
Top 5 des travaux les plus envisagés ou réalisés par les propriétaires, selon les aléas climatiques

Savoir pour prévoir : les Français sont-ils bien informés ?
Malgré une large prise de conscience, le risque climatique reste un angle mort dans le choix du logement
Au moment de choisir leur logement actuel, seuls 30 % des propriétaires ont réfléchi au fait que celui-ci pouvait ou non être touché par des aléas climatiques. Le niveau de renseignements fournis en la matière ne semble pas à la hauteur : 65 % des propriétaires n’ont pas obtenu d’informations sur le sujet, 15 % en ont eu, mais pas suffisamment pour se sentir bien informés.
Près de 4 Français sur 10 (38 %) estiment par ailleurs que les dispositifs d’information et de prévention sur les aléas climatiques sont insuffisants et 9 % les jugent totalement inexistants. L’exemple le plus flagrant en la matière sont les cartographies dédiées aux aléas climatiques : 71 % des Français ne connaissent pas l’existence de celles de leur région / commune.
À propos de QUALITEL :
Depuis 1974, l’Association QUALITEL fait progresser, aux côtés des professionnels du logement, la qualité de l’habitat neuf et existant et participe à sa valorisation auprès des usagers. Elle exerce pour cela 4 missions complémentaires : l’information du grand public, la certification de la qualité et des performances du logement au travers de la marque NF Habitat – NF Habitat HQE, la formation, l’évaluation et l’expertise. Elle développe également des programmes de recherche pour mieux comprendre les problématiques liées au bâtiment et anticiper les évolutions techniques et les attentes des occupants. Indépendante depuis sa création en 1974, l’Association QUALITEL est une structure unique en France. Son conseil d’administration rassemble tous les acteurs concernés par le logement : associations de consommateurs, organisations professionnelles impliquées dans l’habitat et pouvoirs publics.