Maxime Renaudin, fondateur de l’ONG Tree-Nation : « Heiwa entre dans un cycle vertueux pour compenser l’intégralité de ses émissions ».
Sa mission est de reboiser le monde. Sacré challenge quand on sait que près de 6 milliards d’arbres disparaissent de la planète chaque année.
L’ONG Tree-Nation a pourtant décidé de relever le défi avec un objectif : préserver et restaurer la biodiversité… en plantant des arbres !
Partageant les mêmes valeurs, Heiwa est depuis l’origine partenaire de la plateforme, pour faire sa part dans la lutte contre le changement climatique. Chacune des émissions carbone des produits Heiwa est ainsi compensée, du transport à la fin de leur cycle de vie. Une démarche vertueuse et engagée qui fête son premier anniversaire… Rencontre avec Maxime Renaudin, le fondateur de Tree-Nation.
Comment l’aventure Tree-Nation a-t-elle débuté ?
Maxime Renaudin : C’était lors d’un Nouvel An ! Je revenais d’un tour du monde où j’avais pris conscience de l’importance des arbres sur notre planète. Aujourd’hui, tout le monde parle de leur rôle d’absorption du CO via la photosynthèse, comme on le lit dans les manuels scolaires. Mais on oublie que les principaux problèmes qui agitent le monde sont intimement liés aux arbres. Prenez les tsunamis : ils sont généralement évités par la mangrove, ces forêts qui poussent le long des littoraux et qui cassent les vagues. Des inondations ou des sécheresses ? Les arbres sont bien plus résistants que l’agriculture pour limiter leurs effets, car leurs racines sont profondes et peuvent aller puiser de l’eau. Quant à la malnutrition, des espèces comme le moringa produisent le meilleur complément alimentaire du monde et deviennent alors l’une des manières les plus efficaces de lutter contre ce fléau. Toute la médecine vient des plantes, sans parler du travail que demandent les arbres. C’est un travail manuel et humain, difficile à automatiser et qui garantit l’emploi. Et donc pour en revenir à mon tour du monde, ce voyage m’a ouvert l’esprit. Je me suis aperçu que planter des arbres était absolument extraordinaire. Venant de l’univers des start-ups, je n’y connaissais pas grand-chose, j’ai donc regardé ce qui était faisable ou pas, et l’aventure a commencé. Généralement, les idées d’un 1 janvier, il faut vite les oublier. Mais celle-là est restée pour germer définitivement en 2006 !
A l’origine, quelle était votre ambition ?
Maxime Renaudin : L’idée était de lutter contre la désertification. Tree-Nation a commencé avec un projet au Niger, l’un des pays les plus désert du monde. Trouver des financements n’a pas été une mince affaire, mais une fois la difficulté surmontée, on s’est aperçu que des milliers de projets existaient à travers le monde et qu’ils avaient tous besoin d’être aidés. C’est comme cela que l’on s’est spécialisé en créant notre plateforme mondiale avec une mission : commencer à reboiser la planète. Lutter contre la déforestation est la méthode la plus efficace et la moins chère pour lutter contre le réchauffement climatique. Notre objectif initial était de planter 8 millions d’arbres. C’était très ambitieux, pourtant nous venons de l’atteindre !
L’an dernier, ce ne sont pas moins de 2 millions d’arbres que nous avons planté, et on espère dépasser les 5 millions cette année. L’activité est exponentielle, nous triplons nos chiffres chaque année. Les mentalités commencent enfin à évoluer.
« L’écologie est un luxe. Pourtant, la déforestation est responsable de 17% des émissions globales, 8 fois plus que celles des avions »
Quelles sont les zones de plantation que vous privilégiez ?
Maxime Renaudin : Nous concentrons nos forces là où la déforestation est massive. La zone tropicale est préférable pour planter pour cette première raison. C’est dans cette zone aussi que 85% des espèces de la biodiversité terrestre sont regroupées. Beaucoup d’espèces animales ont pour habitat la forêt, donc si nous ne la préservons pas, c’est l’extinction massive qui guette. On en parle beaucoup dans l’actualité car c’est une vraie réalité. De plus, la zone tropicale est très affectée par la pauvreté. On peut légitimement comprendre que les populations locales n’ont pas les moyens de s’occuper elles-mêmes de ce problème, parce que la précarité les contraint à une vision de beaucoup plus court-terme.
Planter des arbres oblige à concevoir le temps long…
Maxime Renaudin : Exactement. Je dis souvent que l’écologie est un luxe car on n’y pense que lorsque l’on a déjà nourri sa propre famille et qu’on n’a pas de problème pour survivre le lendemain. Planter des arbres nous projette à 50 ans dans le futur, à une voire deux générations plus tard. Les visions de court-terme ont provoqué la déforestation. Nous l’avons aussi connu en Europe au Moyen-Age puis au début de l’ère industrielle. C’est comme cela que le Vieux Continent a perdu deux tiers de ses forêts. Il suffit de regarder les contes pour enfants de l’époque : toutes les forêts avaient une connotation négative car elles étaient synonymes de danger. Aujourd’hui ce regard a changé car la quantité de forêt s’est réduite et des lois fortes sont intervenues pour la protéger, mais le problème s’est déplacé en dehors de l’Europe. Et si en France, on se concentre par exemple sur les émissions des avions, le transport aérien mondial ne représentent que 2% des émissions globales de CO , alors que la déforestation plus de 17%…
C’est 8 fois plus ! Cette prise de conscience est lente et nous replaçons cette problématique au centre du débat.
« Heiwa a la singularité de compenser l’ensemble de la chaîne de vie de ses produits. C’est un engagement rare et précieux »
Comment s’est noué votre partenariat avec Heiwa ?
Maxime Renaudin : Cela a été aussi naturel que rapide ! Les dirigeants de Heiwa ont une conscience écologique qu’ils m’ont partagée dès la création de la marque française. La problématique était simple : comment diminuer les émissions d’un secteur qui en produit beaucoup. Leur discours de vérité m’a séduit. En tant que nouvelle entreprise, Heiwa a donc tout de suite intégré une politique environnementale forte. Cette marque française de pompes à chaleur est consciente du rôle qu’elle a à jouer sur l’ensemble de la chaîne d’émission, et pas simplement au moment de la vente d’une climatisation. C’est un point majeur. Que ce soit pour le transport, l’emballage et l’ensemble du cycle de vie du produit, Heiwa compense ses émissions avec nos arbres. Cette singularité est précieuse car elle s’étend sur plus de 20 ans !
En quoi cette démarche est novatrice ?
Maxime Renaudin : Cela va peut-être vous étonner, mais parmi les près de 6 000 entreprises qui font appel à Tree-Nation, celles qui produisent des climatisations et des pompes à chaleur se comptent sur les doigts de la main. Dans ce secteur, ce positionnement est quelque chose de rare car les préoccupations environnementales n’intéressent guère. Les progrès technologiques sont importants donc beaucoup de marques s’en contentent.
Heiwa va bien plus loin que cela, avec une démarche qui s’inscrit dans l’action. Le fait de commencer la compensation dès le début de l’aventure et de le faire à fond comme la marque le fait, c’est très courageux.
« La Forêt Heiwa favorise le reboisement local en France et celui des zones tropicales au Nicaragua »
Cela paraît pourtant si naturel…
Maxime Renaudin : Ça ne l’est pas du tout ! Et nous savons que ce n’est pas facile. Trop souvent les entreprises pensent qu’il faut réduire ses émissions de CO avant de se lancer dans la compensation et planter des arbres. Sauf que bien souvent, les réductions sont si lentes et incompressibles que la compensation n’arrive jamais. C’est un vrai problème. Par exemple pour une voiture personnelle, il suffit de planter deux arbres pour pouvoir compenser ses émissions annuelles. Nous ne sommes pas obligés d’attendre la conception d’un véhicule 100% vert pour agir. Et n’importe quel citoyen peut planter un arbre pour moins d’un euro sur notre plateforme. C’est à la portée de tous, c’est ce que Heiwa a compris.
Pouvez-vous nous présenter la Forêt Heiwa ?
Maxime Renaudin : C’est une jolie forêt qui donne goût au reboisement ! Elle est localisée principalement en deux lieux. Le premier au Nicaragua, en Amérique Centrale. Cet endroit est stratégique, car son positionnement en zone tropicale permet d’agir fortement en faveur de la biodiversité là où la déforestation peut être massive. Les populations locales en ont besoin. Les plantations sont faites par des communautés qui regroupent des petites familles d’agriculteurs qui développent tout un écosystème. Les résultats sont ici plus rapides qu’ailleurs. Ensuite, la Forêt Heiwa prend racine en France. En effet, les arbres plantés dans l’Hexagone – dans le Grand-Est pour être précis – participent à un projet de reboisement des forêts dégradées. C’est un problème méconnu, mais en Europe, nous avons perdu 70% de nos insectes en 30 ans. Vous vous souvenez peut-être des parebrises constellés de mouches en tout genre quand vous partiez en vacances dans les années 70 ou 80. Ça, c’est fini. C’est un vrai problème car ce sont les insectes qui pollinisent nos plantes. De même, les tracteurs sont de plus en plus gros et ne laissent pas de place aux arbres dans les champs qui en sont privés. Or sans arbres, on n’a plus d’engrais et de pesticides naturels, et les produits chimiques exterminent les insectes. Bref, ce cercle vertueux est en grand danger. Le reboisement de la France permet ce travail-là.
« Une démarche globale, vertueuse et saine en faveur de l’éco-responsabilité. Elle sera imitée ! »
Votre partenariat avec Heiwa souffle sa première bougie, quel bilan en tirez-vous ?
Maxime Renaudin : Nous en sommes très fiers ! Près de 7 000 arbres ont déjà été plantés, c’est une marque de confiance forte. Après le transport, Heiwa compense maintenant toute la durée de vie de ses produits, ce n’est pas rien. Nous espérons qu’il y aura encore beaucoup d’anniversaires !
Planter des arbres, n’est-ce pas devenu une mode pour être écolo aujourd’hui ?
Maxime Renaudin : Sans doute, oui. Mais c’est une mode positive et durable, on ne peut pas le regretter ! Il est certain que si un pétrolier nous demande de planter des arbres demain, on ne lui dira pas non, mais on lui conseillera de ne pas communiquer sur ce qui serait alors du « greenwashing », c’est tout. Concernant Heiwa, leur démarche diamétralement opposée. Tree-Nation n’est qu’un maillon de leur chaîne pour être éco-responsable, leur démarche est globale, saine et vertueuse. C’est ce qui nous avait plu dès l’origine. D’ailleurs, comme pour toute innovation, je pense que les autres marques de climatisation vont se mettre à imiter Heiwa. La question est de savoir qui ose faire le premier pas et se positionner sur la conception qu’il a de l’avenir. Sur ce plan là encore, Heiwa est pionnière.
« Une première graine a été plantée grâce à Heiwa, aux citoyens de la faire grandir »
Une climatisation ou une pompe à chaleur pourra-t-elle un jour devenir totalement responsable ?
Maxime Renaudin : Totalement neutre, assurément ! Grâce à la compensation, c’est déjà possible et c’est une première étape. Parfois, on ne peut pas toujours faire plus. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, presque toutes nos activités génèrent des émissions. Idéalement il faut essayer de réduire son utilisation, mais ces produits sont des systèmes modernes qui utilisent de nouveaux fluides qui réduisent fortement leur impact. La meilleure émission reste celle qu’on ne produit pas. Je pense malgré tout que l’implication des citoyens sera plus forte grâce à la prise de conscience de ces deux dernières années. Et un client qui sait que son produit est associé à un arbre planté est sensibilisé à cette question de la déforestation. Demain, nous pourrons l’accompagner pour poursuivre la démarche entreprise par Heiwa en lui proposant de compenser ses activités du quotidien. Il y a du travail, car la planète perd chaque année entre 4 et 6 milliards d’arbres…
Quelle est la prochaine étape du partenariat entre Tree-Nation et Heiwa ?
Maxime Renaudin : Les plantations vont se poursuivre à un rythme soutenu, j’en suis ravi ! Un de nos challenges va être d’impliquer davantage l’utilisateur final. Tree-Nation devient en quelque sorte le « Facebook de l’arbre » pour près de 250 000 citoyens. Une fois que les arbres qui compensent les produits sont plantés, il faut que l’on s’assure que les clients ne l’oublient pas. Heiwa a planté la première graine, aux citoyens de la faire grandir. Et poursuivre cette démarche ensemble va être passionnant. Au rythme où la marque française se développe, la Forêt Heiwa a de beaux jours devant elle !