Une avancée historique vers un traité international sur la pollution plastique

L’association No Plastic In My Sea salue la résolution adoptée le 2 mars lors de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement intitulée « Mettre fin à la pollution plastique : vers un instrument international juridiquement contraignant ». 

Cette résolution, adoptée par 175 pays, mandate un comité international de négociation (CIN) chargé de rédiger et ratifier un traité définitif sur la pollution plastique d’ici 2024, en respectant les principes suivants : un traité juridiquement contraignant qui couvrira l’intégralité du cycle de vie des plastiques. 

La résolution  présente  de réelles avancées et répond en grande partie aux attentes de 450 experts scientifiques et 1 000 organisations que nous avons rejoints dans le cadre de la campagne « Plastic treaty ». Elle prévoit en effet :

  • un traité juridiquement contraignant,
  • qui porte sur l’ensemble du cycle de vie du plastique – de l’extraction des combustibles fossiles aux déchets post-consommation, en passant par la production et la consommation de plastique -,
  • qui couvre toutes les formes de pollution plastique et micro plastique et l’ensemble des écosystèmes concernés, au-delà de la pollution marine.

La résolution mentionne des mesures  «contraignantes » ou « volontaires » au niveau mondial, des plans nationaux, ainsi que des mécanismes de contrôle et des financements pour les pays moins développés. Une coopération scientifique et technique devra également être inclue dans le traité final.

Voir :

 le texte complet de la résolution

– le communiqué de presse de l’ONU environnement

Un changement de paradigme 

En sortant d’une approche limitée au traitement des déchets et à la pollution marine, la résolution marque un tournant. Elle tient compte des alertes scientifiques sur les impacts environnementaux et sanitaires liés à notre surconsommation de matières plastiques composées pour parties d’additifs chimiques. Elle ouvre la voie à une réduction de la production mondiale de plastique.

Installation de l’artiste Benjamin Vong Wong en marge de l’Assemblée, invitant à « fermer le robinet du plastique »

Une vigilance sur les négociations à venir

Les négociations à venir rencontreront certainement une résistance des entreprises pétrochimiques, qui s’opposent aux propositions visant à limiter la production de plastique. Il appartiendra donc au Comité International de Négociation de maintenir un haut niveau d’ambition pour enrayer le scénario annoncé jusque là : un triplement de la production de plastique et de la pollution générée par cette matière dans les 20 ans à venir.

« Ce jour marque le triomphe de la planète Terre sur les plastiques à usage unique. Il s’agit de l’accord multilatéral sur l’environnement le plus important depuis l’Accord de Paris (sur le climat) », a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du Programme de l’ONU pour l’environnement, tout en invitant les parties prenantes à agir sans attendre le traité définitif.

« Cette décision historique ouvre la voie à une approche globale pour résoudre la crise de la pollution plastique… C’est une victoire pour les groupes et les communautés qui affrontent les transgressions et les faux récits de l’industrie du plastique depuis des années. Le mouvement #breakfreefromplastic est prêt à contribuer de manière significative à ce processus et à faire en sorte que le traité qui en résultera permette réellement de prévenir et d’arrêter la pollution plastique. » Von Hernandez, coordinateur mondial de Break Free From Plastic (BFFP) qui réunit 2000 associations dans le monde. 

No Plastic In My Sea est une association environnementale d’intérêt général.

Sa vocation est d’alerter sur la pollution plastique et d’agir à la  source sur la surproduction et la surconsommation de plastique, afin  de réduire les impacts environnementaux et sanitaires de ce matériau. Elle développe des actions de sensibilisation  et de plaidoyer, et référence les alternatives efficientes permettant d’abord de réduire et réemployer puis de mieux recycler. Elle est membre du mouvement international Break Free From Plastic qui réunit plus de 2000 associations dans le monde.