Le salon Intersolar 2023 à Munich se déroule du 14 au 16 juin. La veille une série de conférences à
dévoilé les tendances du salon : offres de solutions pour l’autarcie énergétique, nouvelle progression
de la puissances unitaire des panneaux photovoltaïques, augmentation des offres de panneaux
photovoltaïques ultra-légers, développement des offres de stockage d’électricité modulaires, …
Mardi matin, le 13 juin 2023, il fait beau à Munich et les prévisions météo demeurent callées sur un
soleil éclatant pour toute la semaine. Ce qui tombe bien, puisque nous somme à pied d’œuvre pour
le salon Intersolar. Doc. PP
En fait, il faut prendre l’habitude de parler de « TheSmarterE », une ombrelle qui regroupe les salons
Intersolar Europe consacré au solaire thermique et photovoltaïque, ees pour le stockage d’énergie
électrique, Power2Drive Europe pour tout ce qui concerne la mobilité électrique, ce qui en
l’occurrence signifie avant tout les systèmes de chargement, et enfin EMPower, consacré aux
Smartgrids et à la numérisation des usages de l’électricité. Doc. TheSmarterE
Cette année, les quatre salons de TheSmarterE occupent 16 halls de la foire de Munci. Deux de moins
que le salon BAU en avril dernier, mais cela fait tout de même de TheSmarterE, la plus grande
manifestation sur ces thèmes en Europe. Doc. TheSmarterE
Viser l’autarcie énergétique
L’un des thèmes montants du salon cette année semble être la multiplication des solutions visant à
assurer l’autarcie énergétique des bâtiments. Traditionnellement, nous rencontrons à Intersolar le
Berlinois HPS (Home Power Solution) qui propose un complexe système pour parvenir à une totale
autarcie énergétique en maison individuelle, mais aussi en petit collectif et en tertiaire. Sa solution,
baptisée Picea, combine des panneaux photovoltaïques qui alimentent un électrolyseur pour
fabriquer de l’hydrogène sur site, un stockage d’hydrogène, une pile à combustible qui transforme
l’hydrogène en chaleur et en électricité, une ventilation double flux et un automate pour gérer le
tout. Durant les périodes d’ensoleillement, les panneaux PV à la fois alimentent l’électrolyseur et
contribuent directement aux consommations d’électricité de la maison : production d’eau chaude et
usages domestiques. La pile à combustible produit la chaleur pour le chauffage en hiver et
l’électricité quand les panneaux PV ne produisent plus.
C’est une solution extrême, mais qui fonctionne bien du point de vue technique et que HPS étend
peu à peu à des bâtiments de plus en plus grands. Pour une maison individuelle, l’ensemble coûte
encore plus de 150 000 €. Chaque année nous demandons, rituellement, à HPS quand ils
s’intéresseront au marché français. En vain, pour l’instant. L’entreprise est présente en Allemagne et
en Suisse pour l’instant.
Sans aller jusqu’à une autarcie de 100%, d’autres fabricants, dont Viessmann, proposent des
solutions à base de photovoltaïque combiné à un stockage d’électricité modulable, à une pompe à
chaleur et à une ventilation double flux. Tout cela permet de couvrir plus de 50% des consommations
annuelles d’électricité d’une maison individuelle. Nous nous attendons à rencontrer à Intersolar, une
bonne douzaine de solutions tendant vers l’autarcie énergétique.
Le mardi 13 juin, dans une conférence en prélude à Intersolar, Thomas Thierschmidt de SMA, a
présenté une étude de cas pour tenter d’optimiser les moyens techniques de stockage d’électricité. Il a pris le cas d’une famille allemande de 4 personnes, deux adultes et deux enfants, un adulte
travaillant hors du foyer, en maison individuelle équipée d’une pompe à chaleur pour le chauffage et
la production d’ECS avec un COP global annuel de 2,62. Leur consommation annuelle est de 8400
kWh et ils possèdent une Zoé électrique qui est chargée durant la journée à la maison. Doc. PP
Le principal enseignement de l’étude de SMA est qu’il faut pour cette maison une installation
photovoltaïque de 10 kWc. Mais qu’un stockage d’énergie de 7 kWh constitue un optimum et permet
de couvrir 55% des consommations annuelles d’électricité grâce à l’autoconsommation totale de
l’électricité produit sur site. Ajouter une capacité de stockage supplémentaire jusqu’à 16 kWh
n’augmente le taux de couverture que très marginalement de 2,2%. Doc. PP
En revanche, soutient Thomas Thierschmidt de SMA, l’ajout d’un système intelligent d’énergie
management – courbe du haut – équivaut à un stockage supplémentaire de 5 kWh. Ce qui peut
permettre de réduire la taille du stockage d’électricité. Quoi qu’il en soit, souligne-t-il, les besoins des
logements évoluent et il est prudent d’opter pour des systèmes de stockage d’électricité modulaires
qui peuvent être augmentés pour suivre l’évolution des besoins. Doc. PP
Des panneaux photovoltaïques plus puissants, plus durables et garantis plus longtemps
Depuis des années, la puissance unitaire des panneaux photovoltaïques augmente régulièrement. A
la fois en raison de l’accroissement de leur rendement, mais aussi de leurs dimensions. L’an dernier à
Intersolar, les meilleurs panneaux atteignaient un rendement de 21%, une puissance unitaire de 700
Wc et une garantie de 20 ans.
Cette année, nous nous attendons, déjà, à une extension de la garantie à 25 ans, peut-être à une
puissance unitaire de 780 à 800 Wc et à des rendements de 22% au minimum, certains panneaux
approchant 24 ou 25%.
Qcells, par exemple, a annoncé son nouveau panneau Q.TRON-G2 (+) qui atteint un rendement de
22%, avec des puissances minimale de 500 Wc. Nous verrons jusqu’où monte leur puissance
unitaire. Qcells exposera également ses solutions de stockage modulaires Q.HOME+ HYB G3 avec
inverter embarqué capable de gérer le chargement et le déchargement du stockage, dont la capacité
est extensible jusqu’à 12 kWh.
REC, de son côté, prend un parti différent : augmenter le rendement pour réduire les dimensions
des panneaux tout en atteignant de très respectables puissances. Son nouveau panneau REC Alpha
Pure-R mesure moins de 2 m², pour une puissance nominale de 430 Wc. ©REC Solar
Avec le NB-JD570, Sharp présente un tout nouveau module photovoltaïque bifacial doté de cellules
TOPCon de type N. Ce modèle double verre est équipé de 144 demi-cellules (plaquettes de format
M10) et d’un système à 16 jeux de barres. Son facteur bifacial peut atteindre les 80 %, et son
rendement est de 22,07 %. Enfin, le panneau est fourni avec une garantie linéaire de 30 ans sur la
puissance nominale, et une garantie produit de 15 ans pour les clients de l’Union européenne et de
plusieurs autres pays.
À l’occasion du salon Intersolar, Sharp présentera également un module photovoltaïque de 29 x
34 cm doté de cellules à triple jonction, et affichant une efficacité de conversation inédite de
32,65 %. Grâce à sa structure consistant à placer une cellule solaire entre deux films, ce modèle à la
fois léger et flexible est adapté aux surfaces incurvées. Cette technologie Sharp équipe des satellites
depuis des années. L’entreprise entend désormais faire en sorte d’alimenter toutes sortes de
solutions de mobilité (de l’aviation aux véhicules électriques) à l’énergie solaire.
En outre, le groupe Sharp présentera le prototype d’une cellule photovoltaïque à pérovskite. Ces
cellules fines, légères et flexibles de nouvelle génération peuvent être produites à bas coût et avec
une faible consommation d’énergie. Cette technologie permet de réaliser des installations à des
emplacements jusqu’ici compliqués en raison de problèmes de capacité de charge ou encore de
disposition.
Mardi à 18 heures a lieu la remise des prix de l’innovation à Intersolar : on vous raconte demain !