La VMC Gaz – une technique des années 1980 qui à la fois assure la ventilation du logement et évacue les produits de combustion des chaudières – requiert des solutions particulières pour remplacer les chaudières gaz individuelles vieillissantes. Elogie Siemp a choisi Réno VMC Gaz de Poujoulat pour l’un de ses bâtiments parisiens.
Remontons à 2009. Il y a presque 15 ans, l’Union Européenne publiait la première version de la Directive vers 2009/125/CE du Parlement Européen et du Conseil. Nous la connaissons plutôt sous le nom de Directive ecoDesign, Directive ErP ou encore Directive écoConception. C’est à elle que nous devons la disparition des ampoules à incandescence. Cette directive concerne en effet tous les appareils qui consomment de l’énergie. Pour chaque type d’appareil, elle exige un rendement minimal. Tous les systèmes d’un type donné qui n’atteignent pas ce rendement minimum ne peuvent plus être commercialisés dans l’Union Européenne.
La Directive ecoDesign ne prescrit pas de technologies particulières. Elle se contente d’exiger un rendement minimal, la plupart du temps assorti d’un calendrier d’amélioration. C’est parce que les ampoules à incandescence n’atteignaient pas le rendement minimum exigé qu’elles ont disparu, remplacées notamment par les LEDs, dont le rendement est nettement meilleur.
Une exigence de rendement et de qualité des produits de combustion
Pour mettre en œuvre cette directive, la Commission Européenne est autorisée à prendre des règlements européens. Ces règlements s’appliquent directement dans tous les pays membres de l’Union Européenne, sans qu’une transposition soit nécessaire.
En ce qui concerne les chaudières, le Règlement (UE) 813/2013 de la Commission du 2 août 2013 codifie les exigences pour les chaudières domestiques, comprendre celles dont la puissance est inférieure à 70 kW. Elles posent à la fois des planchers de rendement et des plafonds d’émission de Nox, pour exprimer la qualité des produits de combustion. La Commission Européenne a publié en Mars 2022, une proposition de révision de la Directive ecoDesign (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:52022PC0142). Pour autant que nous ayons bien compris, elle fusionne l’étiquetage énergétique et les exigences de rendement et introduit des obligations pour favoriser l’économie circulaire des produits utilisant de l’énergie. Mais, à propos des chaudières, aucune exigence supplémentaire de rendement ou de qualité des produits de combustion n’apparaît.
Les exigences applicables aux chaudières gaz sont donc :
Depuis le 26/09/2015 | Depuis le 26/09/2018 | |
Toutes les chaudières, sauf les chaudières B1 | Rendement saisonnier ≥ 86% | Emission de NOx ≤ 56 mg/kWh |
Les chaudières B1 | Rendement saisonnier ≥ 75% | Emission de NOx ≤ 56 mg/kWh |
Une chaudière B1 est une chaudière à tirage naturel et à coupe-tirage, ou encore, comme l’indique le Règlement 813/2013, c’est un « dispositif de chauffage des locaux par chaudière à combustible comportant un coupe-tirage anti-refouleur, destiné à être raccordé à un conduit à tirage naturel évacuant les produits de combustion à l’extérieur de la pièce où est installé le dispositif de chauffage, et qui prélèvent l’air comburant directement dans cette pièce ».
Le problème est simple : il n’existe pas sur le marché français de chaudières B1 satisfaisant simultanément à ces deux critères. Seules les chaudières à condensation et des chaudières à basse température spécifiques respectent simultanément les deux exigences de la directive ecoDesign.
Le cas spécifique de la VMC Gaz
En réalité le problème est double. À l’aspect rendement et qualité de combustion introduit par la directive ecoDesign, s’ajoute en effet le caractère tout à fait particulier du système d’évacuation dit « VMC Gaz ». Apparue au tout début des années 80 en France seulement, cette solution assure simultanément l’évacuation des produits de combustion et l’extraction de l’air du logement pour sa ventilation. Plusieurs centaines de milliers de chaudières B1 sont raccordées en logement collectif à des conduit VMC gaz. La VMC Gaz existe d’ailleurs en solution simple flux et en version double flux avec récupération de chaleur sur l’évacuation des produits de combustion.
La règlementation ne permet pas de simplement remplacer une vieille chaudière B1 par une chaudière à condensation, quel que soit son mode d’évacuation des fumées. Dans le cas spécifique de la VMC Gaz, il est même clairement interdit de remplacer une chaudière B1 pour une chaudière à condensation. Notamment parce que les conduits de VMC Gaz anciens ne résisteraient pas au ruissellement des condensats sur leur face intérieure. Ils risqueraient de se percer et de réintroduire des produits de combustion dans les logements.
Cheminées Poujoulat estime que 400 000 à 700 000 chaudières de type B1 sont raccordées à des conduits VMC Gaz, dont sans doute plus de la moitié en collectif.
Sachant que la VMC Gaz, simultanément évacue les produits de combustion et assure l’extraction de l’air du logement, par le même conduit. Les chaudières VMC Gaz sont asservies à une sécurité collective qui les éteint ou empêche leur démarrage si l’extracteur collectif en haut de la colonne de VMC Gaz est en panne. Les conduits collectifs de VMC gaz sont toujours pourvus de segments spécifiques, destinés à éviter le retour des produits de combustion dans les logements.
Réno VMC Gaz de Cheminées Poujoulat
Bon, alors que faire quand une chaudière gaz de types B1, raccordée à une VMC Gaz vieillit ou tombe en panne, pour assurer la ventilation du logement, évacuer les produits de combustion, permettre l’installation d’une chaudière gaz au rendement élevé et avec une bonne hygiène de combustion ?
Quand on est Elogie-Siemp, un bailleur social qui gère 30 000 logements à Paris et en première couronne et que l’on doit remplacer les chaudières sur VMC Gaz d’un bâtiment dans le XVème arrondissement, on s’adresse d’abord à un BE qualifié. Elogie-Siemp a choisi IE Conseil, un BE thermique, énergie et environnement. L’étude d’IE Conseil préconise une double solution : chaudières à ventouse pour les deux logements du rez-de-chaussée et du premier étage et solution Réno VMC Gaz de Poujoulat pour les générateurs à partir du 2ème étage. Le marché est ensuite partagé en deux installateurs :
– Rungis Montage se charge de la mise en œuvre du système Réno VMC Gaz,
– Engie Home Services pose les nouvelles chaudières.
Réno VMC Gaz de Cheminées Poujoulat permet de remplacer un appareil VMC-Gaz peu performant par une chaudière THPE à condensation dans les logements collectifs. Doc. Cheminées Poujoulat
Réno VMC Gaz est constitué de conduits de fumées individuels en acier inoxydable de 40 mm de diamètre et d’un terminal monté en toiture sur chaque colonne d’évacuation pour évacuer les produits de combustion et fournir l’extraction d’air nécessaire à la ventilation des logements.
Réno VMC Gaz est constitué :
– d’un terminal installé sur la toiture, en tête de chaque colonne raccordée aux appareils VMC-Gaz,
– d’un tubage individuel par logement, en tube d’acier inoxydable de diamètre 40 mm,
– d’un pied de conduit permettant le raccordement de l’évacuation des produits de combustion de l’appareil THPE,
– et, dans chaque logement, d’une bouche de VMC autoréglable qui rétablit la ventilation du logement.
Comme Réno VMC Gaz repose sur une opération de tubage logement par logement, la rénovation d’un système VMC Gaz peut être menée appartement par appartement : un avantage puissant en copropriété. Le système permet d’équiper 8 niveaux au maximum. Doc. PP
Pour pouvoir installer Réno VMC Gaz de Cheminées Poujoulat :
– Les logements doivent être équipés d’une VMC-Gaz autoréglable,
– L’installation de VMC-gaz originelle est conforme aux règles en vigueur lors de sa construction, notamment les débits d’extraction (cuisine et sanitaire),
– Le bâtiment à rénover doit avoir une toiture terrasse,
– Les colonnes ne doivent pas comporter de dévoiement ou de réduction de diamètre.
Dans le cas du bâtiment d’Elogie-Siemp dans le XVème arrondissement de Paris, cette dernière condition a rendu impossible le raccordement des logements du rez-de-chaussée et du premier étage. Le conduit de VMC Gaz qui les alimentait comportait un dévoiement juste en dessous du 2ème étage.
Rungis Montage, spécialisé dans les ouvrages de fumisterie et partenaire de longue date de Cheminées Poujoulat, n’en est pas à sa première installation d’une solution Réno VMC Gaz de Cheminées Poujoulat. L’entreprise a déjà participé à deux autres installations. Doc. PP
Faire disparaître la VMC Gaz d’ici 5 ans
Elogie Siemp, propriétaire de ce bâtiment de 65 logements s’est engagé dans un plan de remplacement de toutes ses 5200 chaudières individuelles gaz existantes, dont 1200 sur VMC Gaz (23% de ses générateurs gaz individuels) par des générateurs à condensation, nettement plus performants. Il a notamment décidé de supprimer toutes les chaudières B1 sur VMC Gaz d’ici 5 ans. Chaque bâtiment est différent, mais Elogie Siemp utilise la technologie des chaudières étanches à ventouse, la solution Réno VMC Gaz de Cheminées Poujoulat ou bien une combinaison des deux, comme dans le cas de ce bâtiment parisien.
Deux logements ont été équipés de chaudières murales étanches à ventouse au RDC et 1er étage. Les deux niveaux au-dessus sont pourvus de chaudières étanches à condensation Atlantic.
Dans le logement, deux conduits sont disponibles. Au-dessus, le conduit concentrique pour les raccordements des chaudières : apport d’air comburant en couronne, évacuation des produits de combustion au centre. Ce qui donne une configuration de raccordement B23p. L’extracteur collectif se trouve sur la toiture terrasse. Doc. PP
Une fois le conduit Réno VMC Gaz posé dans la gaine existante par une équipe Rungis Montage de deux personnes en deux jours, Engie Home Solutions a mis en place le dosseret de la chaudière qui accueille les raccordements gaz, eau froide, départ eau chaude sanitaire, remplissage du réseau de chauffage du logement, départ et retour chauffage. Doc. PP
Rungis Montage a refermé la colonne grâce à la platine fournie avec le système Réno VMC Gaz et posé la bouche d’extraction autoréglable. Il existe des modèles de platine pour un raccordement de la bouche d’extraction à 90° à droite ou à gauche. Les chaudières retenues par Elogie Siemp sont des générateurs à condensation Atlantic Naia. Dans le logement, l’intervention dure moins d’une demi-journée. Doc. PP
Selon Elogie Siemp, cette solution coûte 1500 € de plus par logement, par rapport à une chaudière à ventouse. Mais c’est souvent la seule possible. Au total, ce chantier de remplacement s’est élevé à seulement 16 000 € pour les 4 logements traités et s’est déroulé en 2 jours au total.