Baromètre ISM-MAAF – Les chiffres 2025 de l’emploi dans l’artisanat en France

L’artisanat face à des tensions inédites sur les recrutements : palmarès des métiers les plus porteurs pour une formation ou reconversion

Paris, le 4 septembre 2025 – La nouvelle édition du baromètre ISM-MAAF dresse le bilan du marché de l’emploi dans l’artisanat en France. Après une très forte hausse post-Covid, l’emploi dans l’artisanat marque le pas en 2024, tout en conservant des niveaux historiquement élevés. Malgré une baisse récente (-3 % depuis 2022), le volume d’offres d’emploi a explosé depuis 2019 (490 000 offres ; +46 % depuis 2019), tandis que le nombre de demandeurs d’emploi a chuté de 12 % dans ces métiers. Alors que les tensions sur les recrutements atteignent un niveau sans précédent, ce baromètre livre un palmarès inédit des métiers les plus porteurs pour un projet de formation ou de reconversion.

Après le boom post-Covid, l’emploi artisanal reste à un haut niveau malgré un léger recul

Au 31 décembre 2024, on recensait en France 1 857 000 emplois salariés1 dans les coeurs de métier de l’artisanat, en hausse de 4,5 % depuis 2019. Dans le détail, le secteur a massivement recruté au sortir de la période Covid avec une hausse globale des emplois de 8 % entre 2019 et 2022. Dans le contexte de la crise énergétique et des fortes tensions sur la conjoncture économique, l’emploi salarié s’inscrit en léger repli global de 3 % entre 2022 et 2024. Un reflux dans le BTP (-5 %) et l’artisanat de fabrication (-4 %), alors que les métiers des services et de l’alimentation restent stables.

1 Source : URSSAF (données annuelles corrigées des variations saisonnières – le nombre de salariés intègre les apprentis) – Base : établissements de moins de 20 salariés dans les activités artisanales.

Anne-Sophie Prissé, Directrice Marketing et Communication MAAF : « Alors que l’emploi artisanal reste solide après le rebond post-Covid, les entreprises font face à des tensions croissantes pour recruter. Une situation marquée par une hausse de 46 % des offres d’emploi depuis 2019, et une baisse du nombre de candidats. Un contexte avec de véritables opportunités pour celles et ceux qui souhaitent se former ou se reconvertir dans les métiers les plus porteurs. Fidèle à son engagement auprès des artisans, MAAF souhaite valoriser ces métiers d’avenir et encourager les parcours dans ces secteurs clés de notre économie. »

Alors que le nombre d’offres d’emplois augmente fortement, le vivier de demandeurs d’emplois diminue… menant à des tensions sans précédent sur les recrutements

Si la création de nouveaux postes marque le pas, la dynamique de recrutement est au plus haut. Les entreprises artisanales recrutent régulièrement pour remplacer les salariés en mobilité ou les départs en retraite. Dans ce contexte, 490 000 offres d’emplois ont été diffusées2 en 2024 sur les cœurs de métier de l’artisanat, un chiffre en très forte hausse de 46 % depuis 2019. Dans certains métiers, cette hausse des offres est même exponentielle. C’est le cas par exemple, dans l’alimentation, des métiers de vendeur en poissonnerie et charcuterie, dont les offres ont progressé d’au moins 65 %. Dans certains cas, la croissance des offres est liée au développement de nouveaux marchés comme ceux de l’isolation (façadier) ou de la construction bois dans le BTP, ou encore de la réparation de cycles dans les services.

En parallèle, le nombre de demandeurs d’emploi3 sur les métiers de l’artisanat diminue de 12 % sur la période 2019 – 2024, alors qu’il reste globalement stable à échelle nationale. Cette dynamique, propre au secteur, concerne tous les métiers : – 14 % dans le BTP et la fabrication ; – 12 % dans l’alimentation et -8 % dans les services.

Avec des offres en forte hausse et un vivier de candidats à la baisse, les difficultés de recrutement atteignent des niveaux sans précédent. Globalement dans l’ensemble des métiers, y compris hors artisanat 57 % des recrutements ont été jugés difficiles en 2024. Mais pour certaines activités artisanales, ce taux dépasse largement les 70 % comme par exemple les chaudronniers (80 %) ; les couvreurs (82 %) ; les bouchers (74 %) ou encore les carrossiers automobiles (81 %).

Un contexte particulièrement porteur pour se former ou se reconvertir… mais gare aux effets de mode !

Dans ce contexte de très fortes tensions sur les recrutements, le baromètre ISM – MAAF livre pour la première fois un palmarès des métiers les plus porteurs pour engager un projet de formation ou de reconversion, qui se distinguent par une très forte baisse du nombre de demandeurs d’emplois et font face à un déficit de compétences disponibles sur le marché de l’emploi. On retient parmi ces métiers notamment les charcutiers – traiteurs, plâtriers, soudeurs et retoucheurs en habillement.

En miroir, l’étude fait aussi le point sur les métiers pour lesquels on observe une hausse exceptionnelle du nombre de demandeurs d’emploi. Un classement qui révèle ainsi que les métiers « en vogue », souvent symboles des trajectoires de reconversions post covid, pourraient avoir atteint un plafond. Parmi eux : brasseurs, fromagers, pâtissiers et chauffeurs VTC.

2 Source : France Travail, Fichier des offres d’emploi au 4e trimestre. Le périmètre pris en compte est celui des principaux coeurs de métiers exercés dans l’artisanat (définis par leur code ROME), à l’exclusion des professions tertiaires transverses. Attention : une partie de ces offres d’emploi proviennent d’entreprises de plus de 20 salariés ne relevant pas de l’artisanat.

3 Source : France Travail – STMT, Données brutes. Périmètre : Personnes inscrites sur les listes de France Travail en catégories A, B, C, en fin de 4e trimestre.

Catherine Elie, Directrice des études ISM : « Globalement, la plupart des grands secteurs de l’artisanat ont des difficultés à pourvoir leurs emplois. Il est aujourd’hui plus difficile de recruter dans ces métiers « essentiels » que dans les métiers du commerce, de la gestion-administration, les métiers de cadres –ingénieurs ou du transport-logistique.

Rares sont les secteurs où le nombre de demandeurs d’emplois progresse, à l’exception de métiers « en vogue » souvent très médiatisés ces dernières années, où l’on a pu observer un afflux de candidats pour se former ou s’installer, au-delà parfois des capacités d’emploi réelles ».

Méthodologie de l’étude

Ce baromètre tire sa source des fichiers du stock d’établissements (INSEE), de l’emploi salarié (URSSAF) et de l’offre et de la demande d’emploi (France Travail). Les résultats sont analysés sur le périmètre des activités artisanales (INSEE, URSSAF) ou sur les principaux métiers exercés en entreprises artisanales (nomenclature ROME – France Travail).

A propos de MAAF

Marque du groupe Covéa, MAAF est l’un des premiers assureurs généralistes en France. Il propose à ses 3,8 millions de sociétaires et clients des solutions globales en assurances (auto, habitation, risques professionnels mais aussi santé, prévoyance, assurance vie…) et des services à forte valeur ajoutée (assistance, crédits…). Aux côtés des artisans depuis sa création, MAAF compte aujourd’hui plus de 790 000 clients professionnels.

A propos de l’Institut Supérieur des Métiers

Centre national de ressources sur l’artisanat et la petite entreprise, l’ISM conduit une activité d’observation statistique, de veille et d’études sur l’artisanat et la petite entreprise. Il publie régulièrement des Tableaux Economiques des secteurs de proximité. L’ISM assure également une mission de formation des élus socio-professionnels.

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