Goyer présente FairFaçade, un concept de façade à empreinte carbone très réduite

Pascal Poggi pour batimédia

Le 16 Mai, David Labardin, Directeur Général du groupe Goyer et Emmanuel Augeard, Directeur Commercial, ont présenté FairFaçade, un concept de mur rideau bois/alu qui réduit la charge carbone de 45 à 70% par rapport à une façade classique en structure aluminium.

Il y a quatre ans, le groupe Goyer, membre du Groupe Eiffage, s’est lancé un défi à lui-même : pouvait-il concevoir un système de mur rideau esthétique, qui réduise drastiquement la charge carbone, tout en améliorant nettement la facilité d’entretien, de réparation et de démontage ?

La réponse est FairFaçade

Après quatre années de discussion au sein du groupe, de recherches, de conceptualisation, de prototypage et d’essais, la réponse est le concept FairFaçade. C’est une solution de mur rideau simple ou double peau, bois/alu : aluminium à l’extérieur et bois à l’intérieur. FairFaçade est modulaire, réduit de 45 à 70% le poids carbone de la façade, affiche un indice de réparabilité de 9/10, une performance thermique avec un Uf de 0,9 W/m²K – plus ce chiffre est bas, plus la performance thermique de la façade est importante -, un facteur solaire de 12% et une transmission lumineuse TL de 63% pour les parties vitrées.

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FairFaçade réserve l’aluminium à la peau extérieure. Goyer collabore avec le groupe ASG, dont nous avons visité la fonderie en construction à Ham, pour utiliser des profilés aluminium bas carbone, composés de 50% à 85% d’aluminium recyclé. FairFaçade comporte moins de 5 kg d’aluminium par m², contre 15 à 20 kg pour une façade tout alu. Doc. PP

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Le bois dans FairFaçade se trouve côté intérieur et demeure apparent. Doc. PP

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Modulaire, le concept FairFaçade peut recevoir des parties opaques, des parties vitrées, des volets de ventilation naturelle, des ouvrants par projection, … doc. PP

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Le verre des ouvrants et des parties vitrées fixes de FairFaçade est ORAé, le premier verre bas carbone fabriqé par Saint-Gobain Glass. ORAé contient au moins 64% de calcin issu de verre plat recyclé. Côté intérieur, le bois utilisé vient de France. Il s’agit notamment de Pin Maritime et d’autres essences certifiées PEFC. La certification PEFC repose sur deux mécanismes complémentaires : la certification forestière et la certification des entreprises qui transforment le bois afin d’assurer la traçabilité de la matière depuis la forêt jusqu’au produit fini.

Un concept prêt à l’emploi

FairFaçade, comme le dit David Labardin, Directeur Général du groupe Goyer, est un peu comme un concept car. Elle concentre les innovations et ce que le groupe Goyer sait faire de mieux. Il reste encore quelques points à arrondir dans sa fabrication, notamment la fabrication des parties intérieures en bois que le Groupe Goyer veut maîtriser lui-même. Mais, à la différence d’un concept car, FairFaçade est prête à être fabriquée en série, vendue et installée.

Elle est suffisamment modulaire et adaptable pour se plier aux exigences des concepteurs de bâtiments à la recherche d’une forte réduction de la charge thermique des façades en construction neuve et en réhabilitation.

Un bloc FairFaçade affiche 1350 mm de largeur x 220 mm d’épaisseur en double peau x hauteur d’étage. Une partie translucide en simple ou double peau, respirante ou ventilée, garantit la performance thermique. Des ouvrants de confort sont intégrés pour une ventilation naturelle. La peau intérieure est en ossature bois avec parements bois, ce qui participe à la réduction de l’empreinte carbone et améliore la rupture thermique avec la peau extérieure.

FairFaçade avait été présentée en avant-première lors de l’exposition « Fabriquer en France » à l’Elysée en juillet 2023. Goyer a lancé la procédure d’obtention d’un Atex de cas « a » avec une durée de validité de 2 à 3 ans.

L’ATEx de cas « a » vise un produit ou un procédé appliqué sur différents chantiers pendant une durée limitée déterminée. Cette ATEx est délivrée sur la base des éléments fournis par le demandeur et concerne :

– Les caractéristiques de l’innovation nouvelle à expérimenter et son domaine d’emploi. En l’occurrence, pour des bâtiments dont le plancher bas du dernier niveau se trouve à 28 m. Goyer appelle ça, des bâtiments « Code du Travail », par opposition aux IGH notamment>.

– La nature et l’importance de l’expérimentation estimée nécessaire, soit pour sa mise au point, soit pour constituer des références suffisantes avant le dépôt d’une demande d’Avis Technique. Les essais hygrothermiques ont été réalisés, ainsi que les essais de non-embuage.

Les premières commercialisations sont envisagées fin 2024 ou début 2025.