A huit semaines du premier tour de l’élection présidentielle, la Fédération Cinov, représentative des métiers de la prestation de services intellectuels du Conseil, de l’Ingénierie et du Numérique, publie son Manifeste à destination des candidats. Alors que le prochain quinquennat sera décisif pour réussir les transitions numériques, écologiques et sociétales à l’oeuvre, la Fédération Cinov entend interpeller le futur exécutif sur sa vision de la conduite du changement, l’inciter à rétablir la confiance et le dialogue, et l’encourager à favoriser la formation tout au long de la vie.
Faire appel aux métiers de la prestation de services intellectuels pour accompagner les changements
S’appuyant sur une analyse des conséquences induites par l’épidémie de Covid-19 (digitalisation des activités professionnelles, mouvement de réindustrialisation du pays, révision du modèle de santé), la Fédération Cinov pose le constat d’une société complexe, traversée et transformée par des événements « imprévisibles », « inédits et radicaux ». Deux grands défis s’installent néanmoins durablement : la transformation numérique et la transition écologique. Pour la Fédération Cinov, ces dernières représentent « les deux éléments incontournables des transformations de notre époque ».
Face à ce constat, les petites et moyennes entreprises du Conseil, de l’Ingénierie et du Numérique déclarent, par ce Manifeste, se retrouver « sur le devant de la scène pour accompagner les changements ». La Fédération Cinov rappelle en effet que la mission de ces entreprises est d’accompagner « les collectivités, les entreprises et les territoires dans la réalisation de leurs projets de transformation ».
Repenser les enjeux de gouvernance pour donner plus de pouvoir aux acteurs de terrain
Pour la Fédération Cinov, les transformations décrites doivent être l’occasion de repenser le modèle de gouvernance français. En effet, elles annoncent « une société renouvelée » dans laquelle la parole des « acteurs de terrain, qui perçoivent les premiers signes du changement » est écoutée et valorisée. La Fédération Cinov invite à s’enrichir de la connaissance des petites entreprises pour « apprendre en permanence des situations et […] apporter des réponses stratégiques et innovantes ». A travers son Manifeste, la fédération demande ainsi à ce que le futur exécutif « valorise la multiplicité des points de vue et les différents types d’expériences ».
Cependant, « alors que les TPE-PME représentent plus de 95 % des entreprises et emploient environ 50 % des salariés », la Fédération Cinov regrette que les décomptes de représentativité favorisent excessivement les très grosses entreprises, « qui ne représentent que 5 % de celles-ci et n’emploient pas plus de la moitié des salariés. » Elle appelle les candidats à rapprocher la représentation de « la situation réelle des entreprises et des salariés », en s’appuyant pour cela sur les nouvelles potentialités offertes par le numérique, « qui permet de nouvelles formes de mobilisation et d’expression collectives. »
Généraliser la formation professionnelle pour mieux s’adapter aux changements
Considérant la formation tout au long de la vie comme « l’outil le plus efficace pour répondre aux transitions », la Fédération Cinov demande à ce que les politiques publiques de formation soient plus ambitieuses et mieux valorisées. Même si la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » en 2018 a permis des avancées pour la formation des demandeurs d’emploi, la fédération regrette que « cette évolution se soit faite au détriment des actifs occupés ». Pour une meilleure considération des enjeux liés à la formation, le Manifeste présidentiel préconise à nouveau d’écouter davantage les TPE-PME, notamment dans la formulation de leurs besoins.
Face à la prise de conscience des exigences environnementales, et de la transformation des outils et méthodes de travail, le Manifeste de la Fédération Cinov rappelle que « la formation continue est indispensable, pour le développement des compétences de l’entreprise et l’adaptation de chacun à un monde en transition permanente ». Pour cela, le document invite le futur gouvernement à développer une formation concrète qui réponde aux besoins des TPE-PME, à rééquilibrer la formation initiale et continue et à repenser nos usages dans ce domaine.
Une démarche de long terme avec la mise en place de sa plateforme « Parlons 2022 »
La Fédération Cinov poursuit son travail au-delà de l’échéance présidentielle. Elle compte produire des propositions sur le long terme en associant l’ensemble des ressortissants de la branche à ce travail de réflexion. Elle a souhaité favoriser l’intelligence collective par la mise en place d’une plateforme collaborative : « Parlons 2022 ». Sur ce site, l’ensemble des propositions « Métiers » des différents syndicats peuvent ainsi être présentées, mais également commentées, amendées et discutées par tout professionnel désireux de faire entendre sa voix.
À PROPOS DE LA FÉDÉRATION CINOV ET DE LA BRANCHE BETIC
72 000 entreprises, 140 milliards d’euros de chiffre d’affaires, c’est 1 100 000 de collaborateurs pour relever le défi français de la compétitivité et de l’emploi. La Fédération Cinov est la fédération des métiers de la prestation de services intellectuels. Elle regroupe les entreprises du conseil, de l’ingénierie et du numérique, et accompagne les femmes et les hommes des 13 syndicats métiers et des 15 fédérations régionales qu’elle fédère. Fédération patronale représentative de la branche BETIC, Cinov anime plus de 350 mandats dans plus de 60 instances : instances paritaires « social et formation », organisations internationales, pôles techniques, organismes professionnels et organismes de normalisation et de qualité. La Fédération Cinov est membre fondatrice et administratrice des principaux organismes nationaux et internationaux : les confédérations nationales CPME et UNAPL, l’Opérateur de Compétences (OPCO) Atlas et FIF.PL, les organismes de qualification OPQIBI et ISQ-OPQCM et les fédérations internationales et européennes FIDIC et EFCA. Elle est également administratrice-fondatrice de l’IPTIC (Institut de Promotion des Techniques de l’Ingénierie et du Conseil), de l’OPIIEC (observatoire paritaire), de l’Association Bilan carbone, de l’Alliance HQE, d’ADN Construction et de CONSTRUCTION21.