UNE ÉTUDE EXCLUSIVE MET EN LUMIÈRE LES GISEMENTS DE PRODUCTIVITÉ DANS LA CONSTRUCTION
L’Observatoire de la Construction Tech® a été mis en place par BATIMAT et Gimélec, pour définir et décrypter les enjeux et les impacts de la digitalisation du secteur du bâtiment.
Aujourd’hui, l’Observatoire de la Construction Tech® livre sa troisième étude qui analyse le marché et propose une vision prospective de la productivité et des vecteurs d’amélioration pour gagner en compétitivité et en performance.
Réalisée en partenariat avec Xerfi auprès de grands experts issus de différents univers professionnels, la nouvelle étude de l’Observatoire de la Construction Tech® s’articule autour de 3 axes :
✓ Une analyse du marché actuel et de la productivité de la construction en France.
✓ Un focus sur 3 facteurs potentiellement porteurs d’amélioration.
✓ Des exemples concrets mis en place par les acteurs de la construction.
Productivité de la construction en France : Etat des lieux
Des gains de productivité qui peuvent nettement s’améliorer
La construction représente l’un des secteurs clés dans une majorité de pays. Paradoxalement, il apparaît qu’il est aussi celui qui a le plus de difficultés à faire évoluer ses approches de production comme ont su le faire d’autres industries.
En France, notamment, la structure du secteur et son mode de fonctionnement sont des facteurs qui expliquent en partie cette stagnation. La présence de nombreuses entreprises de petite taille, l’utilisation de méthodologies difficilement industrialisables, les particularités de chaque construction qui font de chaque chantier un cas presque prototypique, sont autant de raisons qui peuvent expliquer les difficultés à intégrer et à susciter de l’innovation.
Un secteur à part dans l’économie française ?
En Europe, le secteur de la construction fournit 18 millions d’emplois et 42.9 millions de travailleurs en dépendent. Au sein de l’Europe, la France fait figure de cas à part puisqu’il s’agit du pays où l’écart est le plus important avec l’industrie (127,3 % – Différentiel cumulé de productivité entre l’industrie et la construction). En comparaison, le Royaume-Uni enregistre un différentiel de 39,6 %.
La construction en France à la croisée des chemins
Le mouvement de fond qui est amorcé doit conduire à une transformation de la construction. Déjà en cours dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, cette transformation répond à des besoins en immobilier résidentiel et tertiaire importants, notamment en raison de l’urbanisation et de la métropolisation qui gagnent du terrain.
L’appropriation des nouvelles technologies par les acteurs du secteur de la construction est donc incontournable afin de générer les gains de productivités indispensables à la satisfaction des nouveaux besoins.
Des opportunités réelles et identifiées pour améliorer la productivité
Miser sur l’industrialisation du secteur
Construire moins cher, plus vite dans des conditions de sécurité et pour des bâtiments de qualité qui répondent aux nouveaux usages, tels sont les enjeux auxquels est confronté le monde de la Construction Tech®. Pour cela, réfléchir à de nouveaux modèles est essentiel et les pistes ne manquent pas : lean-management, BIM, digitalisation, hors-site…
Ces méthodes ne s’opposent pas à l’expérience cumulée et aux savoir-faire « artisanaux » déjà développés. Ils viennent les renforcer et les rendre encore plus efficaces. Les entreprises qui ont franchi le pas constatent des gains d’efficacité ainsi que l’amélioration de la rentabilité et de la qualité des projets. Pour cela, la construction doit notamment s’inspirer des méthodes utilisées dans l’industrie et qui ont fait leurs preuves.
Un exemple d’industrialisation prometteur : le hors-site
La construction hors-site est porteuse de multiples promesses et d’avantages certains. Il s’agit d’un mode de construction centré sur la préfabrication et non plus sur le chantier : on planifie, conçoit, fabrique et assemble les éléments d’un bâtiment en atelier ou en usine. On transporte puis on assemble ainsi rapidement sur le chantier. La construction hors-site apporte plus de flexibilité, de réactivité, permet de maîtriser les coûts, réduit les déchets et les nuisances. Le Hors-site s’intègre parfaitement dans le déploiement de la Construction Tech® : il recourt aux outils numériques tels que le BIM (Building Information Modeling) et à ceux issus de l’industrie comme le DfMA (Design for Manufacturing and Assembly).
L’avenir de la construction étroitement lié au digital
L’amélioration de la productivité de la construction et de la rénovation est un véritable enjeu et il est admis que la digitalisation des opérations sur site est l’une des approches la plus prometteuses pour répondre à ce défi. En ce qui concerne l’industrie, on constate une progression de 2,5 % des gains de productivité par an au cours des 10 dernières années. Les projections font état de 7 % d’augmentation par an d’ici 2023 grâce au digital et au déploiement de l’industrie 4.0. Il est sans doute possible pour la construction de suivre cet exemple.
Les besoins en compétences évoluent
En lien avec les évolutions du monde de la construction, les demandes en compétences se modifient. Si les savoir-faire restent au coeur des métiers, ils sont dorénavant accompagnés de nouveaux profils qualifiés autour des sujets de la digitalisation, du développement durable…
Pour cela, les filières bâtiments des écoles d’ingénieurs, ESTP, l’Ecole des Ponts Paris Tech… ouvrent des Mastères spécialisés, notamment en BIM pour répondre aux besoins de la Construction Tech®.
Les acteurs de la Construction Tech® se mobilisent
Poussées par les évolutions et en prise direct avec les réalités de la construction, de nombreux acteurs s’emparent des nouvelles technologies et des nouveaux modes constructifs pour leur permettre de gagner du terrain et de se généraliser.
– Le Hors-Site sur le devant de la scène : l’exemple d’Eiffage
En créant Eiffage Construction Industries, Eiffage fait figure de précurseur dans le domaine du Hors-Site. Avec sa marque HVA Concept, le groupe propose de multiples solutions (chambres préfabriquées, module de salles de bains…). HVA Concept produit 4 000 salles de bains usinées par an.
– Le BIM se concrétise
Alors même que le plan BIM 2022 est venu apporter des objectifs de déploiement et d’accélération de la transformation digitale dans la construction, il est à noter que l’intérêt pour le BIM est de plus en plus grand du côté des acteurs de la Construction Tech®. A fin 2017, ils étaient 51 % à déclarer utiliser des outils numériques, et notamment le BIM, dans leurs projets de construction. Contre 35 % l’année précédente.
– Les entreprises changent leurs approches de recrutement : l’exemple de Vinci
Pour accompagner ces changements, il est nécessaire d’avoir les compétences et les profils capables de travailler sur les nouveaux concepts émergeants. Aujourd’hui, les offres d’emploi destinées aux nouveaux métiers de la Construction Tech® (BIM, 3D, IA, Smart City, Big Data…) représentent 2 % des offres d’emplois.
Chez Vinci, cette part est amenée à 5,2 %. Pour l’entreprise, il s’agit avant tout de s’inscrire dans un écosystème digital en mouvement et de créer les passerelles nécessaires entre le digital et le physique
Conclusion
Guillaume Loizeaud, Directeur de l’Observatoire de la Construction Tech® et du salon BATIMAT : « Cette troisième étude nous conforte dans notre analyse : le marché subit une profonde mutation, liée notamment à l’arrivée des technologies et de nouveaux modes de construction. Cela procure de nouvelles perspectives passionnantes tout en questionnant les modèles existants. Les acteurs du bâtiment ont toutes les cartes en main pour saisir les opportunités qu’amènent ces changements, et certains le prouvent dès à présent. Il est primordial pour tous de bien comprendre les enjeux et de savoir y répondre afin de ne pas manquer les possibilités d’évolutions qui leur sont offertes. »