L’étude, initiée par le CSF Bois avec le soutien des quatre ministres signataires de son contrat stratégique, a été diligentée conjointement par l’ADEME, le CODIFAB (porteur du projet) et France Bois Forêt. Son objectif est d’enrichir la réflexion pour le développement du bois dans la construction, premier marché pour l’exploitation de la forêt française. Cette étude porte sur l’évolution des tendances des marchés de produits à base de bois sur l’ensemble du secteur du bâtiment (logements et bâtiments non résidentiels) d’ici 2020, 2035 et 2050.
Les principaux enseignements de l’étude prospective sont les suivants :
Le nombre de logements va décroître à partir de 2020 (tendance qui va se prolonger jusqu’en 2050). Du fait d’un rééquilibrage vers l’urbain et le collectif (et la baisse des surfaces/logement liée à ce transfert maisons individuelles à logements collectifs).
Mais le marché de la rénovation va connaître une croissance soutenue qui va compenser la baisse de la construction neuve dans les 20 à 30 ans à venir, et le bois a des solutions vertueuses pour la rénovation, extension, surélévation.
Ces données sur le marché de la construction sont les mêmes dans tous les
scénarios présentés par l’étude prospective.Les parts de marché du bois dans la construction vont se développer fortement dans les éléments de structure et les fenêtres, et se maintenir sur les autres applications du logement surtout entre 2020 et 2030.
Constat : malgré la chute du nombre de logements, les volumes de bois d’oeuvre et de panneaux à base de bois utilisés pour la construction vont augmenter de manière importante (surtout dans les scénarios volontariste ou objectif zéro carbone).
La ressource et les moyens de la filière bois pourront être suffisants pour assurer ces volumes, même si dans les scénarios les plus optimistes, le bois d’oeuvre résineux d’importation va continuer à exister, voire à se développer.
En sus des augmentations de capacité et d’efficacité de la filière française que l’on peut constater dès aujourd’hui, la poursuite des investissements industriels dans la transformation du bois seront néanmoins nécessaires en France pour tenir cette dynamique. Il ne faut malgré tout pas rater les obligations d’améliorer encore le recyclage pour optimiser l’usage de la ressource. Il faudra aussi replanter très vite, les bonnes essences et au bon endroit pour assurer la fonction biogénique de la forêt et couvrir les futurs besoins en bois, en intégrant les changements climatiques et le type de demande future.
L’impact carbone du développement de la construction bois est très important par les 3 leviers qu’il permet (séquestration = les arbres captent du CO2 pour croître, stockage = le bois stocke du carbone tout au long de son utilisation, substitution = la construction bois permet d’éviter toutes les émissions carbone liées au béton, métal, brique, …). L’étude s’intéresse tout particulièrement aux deux derniers leviers (séquestration et stockage) dans le développement du bois dans la construction. Pour autant, malgré un impact important, le développement du bois dans la construction sera insuffisant pour permettre de tenir seul les objectifs de neutralité carbone du secteur bâtiment dans les échéances prévues. La décarbonation de l’ensemble des techniques constructives devra être envisagée.
Pour les professionnels de la filière bois cette étude vient compléter la Veille Economique Mutualisée, outil et source de données unifiées, qui réunit l’ensemble des indications économiques de la filière sur une seule et même plateforme. Ces résultats feront l’objet d’une présentation en conférence de presse le 18 décembre 2019.