Passibat’ se tient au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne les 26 et 27 mars 2024

Pascal poggi pour batimédia

Organisé par l’association La Maison du Passif, Passibat’ est la manifestation annuelle en France sur le bâtiment bioclimatique et la sobriété énergétique, au sens du standard Passivhaus.

Qu’est-ce qu’une construction passive ?

Rappelons-le, le standard Passivhaus, certifié en France par La Maison du Passif et géré au niveau mondial – avec quelques dissidences, notamment aux Etats-Unis – par le Passivhaus Institut (PHI) de Darmstadt https://passivehouse.com/ en Allemagne, définit des logements passifs neufs et des bâtiments non-résidentiels passifs neufs, comme suit :

– un besoin de chauffage annuel < 15 kWh/m².an, ou bien une puissance de chauffage < 10 W/m². Un bâtiment passif a donc rarement besoin d’une solution de chauffage lourde (chaudière, radiateurs, …) et se contente le plus souvent d’un réchauffement de l’air neuf distribué.

– des besoins de rafraîchissement + déshumidification annuels  < 15 kWh/m².an, ou bien une puissance de rafraîchissement < 10 W/m².

– une excellente étanchéité à l’air de l’enveloppe : n50 ≤ 0,6 h-1

– un strict confort d’été : annuellement moins de 10% d’heures de surchauffe durant lesquelles la température ambiante intérieure dépasse 25°C.

– des besoins d’énergie primaire totaux annuels, électroménager et éclairage inclus, < 120 KWh/m².an ou bien une demande annuelle en énergie primaire renouvelable, notée Ep-R, inférieure à 60 kWh/m².an pour le niveau Passivhaus Classic.

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Ce bâtiment passif, conçu par le BE Equipe Ingénierie, a été livré en 2016 à Limoges Habitat, pour un montant de travaux de 1 546 000 € HT, soit 1250 € HT/m² de coût de construction. doc. PP

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Ce bâtiment de logements collectifs, construit à Francfort-sur-le Main en Allemagne, est à la fois passif et à énergie positive : besoins d’énergie très réduits grâce à sa construction passive, production d’électricité photovoltaïque sur site grâce aux panneaux PV sur le toit et sur la façade, stockage d’électricité en batterie. Le coût d’exploitation d’un logement de 100 m² est inférieur à 60 € TTC/mois. doc. ABG

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Le passif ne concerne pas que le logement, le Hangar 108, livré à Rouen Métropole en 2017 par l’architecte Jacques Ferrier est à la fois certifié passif et Bepos. Il porte en 2000 m² de panneaux photovoltaïques. Le chauffage et le rafraîchissement sont assurés par deux thermo-frigo-pompes eau glycolée/eau, raccordées à 35 sondes géothermiques. Le bâtiment utilise simultanément la production de chaleur et d’eau glacée de ces deux thermo-frigo-pompes. Sa consommation de chauffage est < 15 kWhep/m².an et sa consommation d’énergie totales demeure < 111 kWhep/m².an. doc. PP

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Le passif ne porte pas seulement sur la construction neuve, mais s’étend aussi à la rénovation grâce au standard « Enerphit Passivhaus – bâtiment passif en rénovation ». En 2019, par exemple, le Conseil Général de la Loire a installé deux de ses services à Saint-Etienne dans un bâtiment de 5 075 m², construit en 1962. Sous la conduite de l’Atelier d’Architecture Rivat, architecte mandataire, avec l’Atelier des Vergers comme architecte associé, les études pour une réhabilitation au standard Passivhaus ont commencé en 2016. Le bâtiment réhabilité, agrandi de 500 m² sur sa façade Est, a été livré en Mai 2019 et labellisé « Enerphit Passivhaus – bâtiment passif en rénovation ». En un an d’exploitation, la consommation du bâtiment pour le chauffage a été inférieure à 25 kWhep/m².an. Le coût total des travaux a atteint 5 M€ H.T. doc. Conseil Général de la Loire

Outre le Passivhaus Classic, deux autres niveaux ont été introduits dans le standard Passivhaus depuis 2015 :

– le niveau Passiv Plus avec une demande annuelle en Ep-R ≤ 45 kWh/m².an et production d’énergie renouvelable sur site ≥ 60 kWh/m².an.

– le niveau Passiv Premium, avec une demande annuelle en Ep-R ≤ 30 kWh/m².an et production d’énergie renouvelable sur site ≥ 120 kWh/m².an.

Dans les deux cas, la surface prise en compte pour la production d’énergie renouvelable est la surface de l’emprise au sol du bâtiment.

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La solution de ventilation classique en construction passive est le double flux avec un taux de récupération de chaleur > 75%. doc. PP

Un congrès, des conférences, des exposants

Passibat’ 2024, c’est un congrès avec un programme nourri de conférences, plus de 50 exposants et des animations spécialisées. Le congrès Passibat’ met l’accent cette année sur le confort d’été : très bien isolés, presque parfaitement étanches, efficacement ventilés, et intelligemment protégés du soleil, les projets passifs ont tous les atouts pour surmonter les records de chaleur.

Les conférences porteront sur des retours d’expérience : la Métropole Rouen Normandie racontera ses 14 ans de construction passive, le Bureau d’Etudes Enertech présentera un an de mesures au Collège Samuel Paty, d’autres retours d’expérience porteront sur des mesures de confort d’été, sur l’emploi de matériaux biosourcés en construction et rénovation passives, etc. 

Mardi soir 26 mars aura lieu la remise des Trophées du Bâtiment Passif.

Plusieurs lieux de rencontre seront accessibles en permanence durant ces deux jours :

– le Genius Café, aménagé sur le stand de La Maison du Passif, pour rencontrer un ingénieur ou un architecte professionnel du passif.

– deux fresques sous forme d’ateliers d’intelligence collective pour saisir les enjeux liés au climat, à la construction et à la rénovation, et imaginer ensemble des solutions pour les surmonter.

Enfin, Fatoumata Koné, Présidente de l’Agence Parisienne du Climat et Présidente du groupe Les Écologistes au Conseil de Paris, sera la Marraine de l’édition 2024 de Passibat’. Elle sera notamment présente pour introduire la Remise des Trophées du Bâtiment Passif 2024.

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Les fenêtres sont particulièrement importantes en construction passive. Plusieurs fabricants exposeront leurs produits certifiés passifs lors du congrès Passibt’ 2024.

Le Pavillon Baltard à Nogent-sur-Marne est accessible en RER A, arrêt Nogent-sur-Marne, puis environ 400 m à pied.