Travaux d’aménagement de la centrale de recyclage de Massy 2

« La végétalisation en zone industrielle, c’est possible ! »

Ces trente dernières années, l’entreprise YPREMA a prouvé que croissance économique et développement durable ne sont pas antinomiques et que performances industrielles et intégration urbaine restent des enjeux compatibles. Depuis sa création, elle n’a eu cesse d’ouvrir les portes de ses centrales de recyclage au plus grand nombre (riverains, élus, personnalités, etc.). Objectif : être transparent pour casser l’image négative qui colle aux centrales de recyclage et aider à la requalification des sites YPREMA. « Depuis 2012, nous demandons à sortir du statut de déchets. Tous les clignotants sont au vert mais nous ne parvenons pas à faire reconnaître nos activités comme industrielles. Elles ne sont pas les bienvenues parce qu’elles sont jugées sur la matière première – des déconstructions – et pas sur le produit fini, valorisé », analyse Claude Prigent, président d’YPREMA.

UN OXYMORE AVANT-GARDISTE 

Qui passe les portiques des installations de l’entreprise trentenaire implantée dans 4 régions peut constater les efforts fournis pour limiter les nuisances sonores, visuelles, etc. Vitrine des engagements d’YPREMA, le site d’Emerainville inaugurée en 2009 par celle qui n’était pas encore présidente de WWF mais une navigatrice connue et respectée pour ses engagements en faveur de l’environnement : Isabelle Autissier. Fallait-il y voir un signe quant aux inclinations de l’entreprise à la chose écologique ? Un de plus ! Depuis 1989, parmi les premières en France, l’entreprise YPREMA défend les principes d’une économie circulaire – « Les déchets des uns, des ressources pour les autres » – pour limiter le recours aux matières premières dans le BTP.

UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE CENTRALES 

Là où d’ordinaire les rétines sont attirées par le gris des zones industrielles, les sites industriels de l’entreprise spécialisée dans le recyclage des matériaux de déconstruction, de terres inertes et de mâchefers offrent aux riverains plusieurs nuances de verts et des bâtiments bardés de bois. Avec 20 % de sa superficie dédiée aux aménagements paysagers, la centrale d’Emerainville (77) fait figure de bonne élève. Et elle essaime son modèle. En 2018, pour renouveler le bail de son site de Gennevilliers, l’entreprise s’engage à réaliser 10% d’espaces verts. « Si nous n’avions pas pris cet engagement, nous n’aurions sans doute pas pu maintenir notre activité dans les Hauts-de-Seine dans un département où les villes sont en perpétuelle reconstruction », rappelle Claude Prigent. Stratégiquement situées à proximité des chantiers de grands pôles urbains, les centrales YPREMA ont un impact positif sur l’empreinte écologique des transports issus des activités du BTP. 

LE RETOUR DE LA BIODIVERSITÉ

Le développement d’activités industrielles en zone urbaine impose désormais au moins 10 % d’aménagements paysagers. « Sur des sites déjà existants, c’est tout à fait réalisable et ça reste accessible. Toutes les entreprises devraient s’engager et mettre en valeur cette volonté d’un retour au vivant. Si tout le monde joue le jeu, les zones industrielles et artisanales deviennent agréables. Pour les riverains mais aussi pour les salariés… » Et ces derniers le constatent : même sur 10 % de surface réservées aux prairies et plantations arborées, la biodiversité fait son nid ! C’est aussi la conclusion d’un « audit biodiversité » réalisé en 2019 par un botaniste écologue sur les sites de Trappes (78), de Massy I et de Lagny-sur-Marne (77).

Nouvelle étape dans la stratégie de reconquête de la biodiversité et du paysage menée tambour battant par YPREMA : la végétalisation du site de Massy II (concassage et recyclage des bétons). Avec un pourcentage de zone verte comparable à celui de la centrale d’Emerainville (20%) et la construction de bureaux bardés de bois, la gémellité entre les deux sites est visible l’oeil nu. Le chantier a été confié à la société AEI (Architecture – Paysage – Urbanisme – Patrimoine). « Comme à Emerainville, nous avons traité les façades en bois. A l’étage du bâtiment, une terrasse surplombe le site. Un point de vue idéal pour observer l’ensemble des installations de production et constater que, grâce au lave-roue nouvelle génération installé à la sortie de la centrale, les camions sortent plus propres qu’en entrant ! », précise Pierre Prigent.

Aucune obligation légale n’a motivé l’investissement estimé à près d’1,5 million. Mais la certitude que la « démystification » des activités de recyclage passe aussi par là. « Sur ce site, nous avons pour voisin, la coopérative Les Maçons Parisiens. Eux aussi ont joué le jeu. Nos deux entreprises mitoyennes comptabilisent, en largeur, 8 m de haies. Ça commence à compter ! », rapporte Claude Prigent qui se souvient des haies bocagères de son enfance, en Centre-Bretagne, avant le remembrement. « Là aussi, on revient en arrière. On recrée du bocage, véritable réservoir pour la biodiversité. »

LES CHIFFRES ET DATES DES AMENAGEMENTS DE MASSY 2 : 

2019 : mise en service de la centrale de recyclage

2022 : construction des bureaux YPREMA – MASSY 2 – ZAC de la Bonde.

• Superficie totale du site : 25 649 m2

• Superficie végétalisée : 5036 m2 

• Nombre d’essences plantées, semées : 200 arbres, 200 plantes grimpantes, 50 arbustes, 3 000m2 de prairie fleurie

Investissement total : 1 415 000 €

dont 

• 450 000 € pour les espaces verts et enceinte béton 

• 800 000 € pour la construction des bureaux 

• 165 000 € pour l’achat du lave-roue à la sortie du site 

Nombre de salariés présents sur Massy: 12 

LES CHIFFRES D’YPREMA

– 24 millions de CA 

– 100 salariés 

– Présent sur 4 régions avec 13 centrales de recyclage (bétons, mâchefers, terres inertes) 

À PROPOS D’YPREMA : 

Créée en 1989, YPREMA est une entreprise indépendante experte en recyclage de matériaux de déconstruction du Bâtiment et des Travaux Publics, ainsi qu’en transformation des mâchefers d’incinération et des terres inertes. Leader dans son secteur, l’entreprise compte 15 sites d’exploitation répartis sur 4 régions de France métropolitaine : Île-de-France, Bretagne, Normandie, Grand Est. Chaque année, 1 million de tonnes de matériaux sont acheminés dans les centres de recyclage de la société pour y être valorisés. Experte de l’écologie industrielle, YPREMA offre sur ses plateformes, un service payant de réception des déconstructions pré-triées (terres, bétons, couches de chaussées). L’entreprise produit également des éco-matériaux utilisés pour la construction des infrastructures routières : gamme béton concassée, gamme industrielle, URBASOL, ECO GRAVE. L’entreprise compte 100 collaborateurs.